Aujourd’hui, le moringue est défini comme un art de combat mêlant sport, danse, musique, et acrobaties.
Il est pratiqué dans l’Océan Indien sous différentes formes : le moraingy (Madagascar, Mayotte, Comores) ; le danmyé (Martinique); le maloyé (Guadeloupe) ; le moringue traditionnel ou codifié (La Réunion).
A la Réunion, la pratique du moringue remonterait au XVIIIème siècle : les esclaves africains et malgaches auraient été les premiers à le pratiquer «en cachette» dans les champs de canne à sucre et les plantations de café.
En 1848, après l’abolition de l’esclavage, la pratique du moringue se serait progressivement répandu dans l’île.
Mais en 1946, lorsque la Réunion devient un Département Français, avec l’arrivée de nouveaux sports nationaux (rugby, football) la pratique du moringue se fait plus rare. A cette époque, cet art de combat est pratiqué dans les petits quartiers de l’île : Saint -Denis, les hauts de Sainte-Suzanne, Saint – André, Saint Benoît, la Butte Citronelle au Port, dans les Villes et quartiers : Saint – Paul, le quartier Villèl, Trois – Bassin, Bois-Nèfles Coco, Saint -Gilles les hauts, dans les Villes et quartiers : à Saint-Pierre la Ravine- Blanche, la Ravine-des Cabris, quartier de Basse-Terre, le quartier de Lavoir, quartier de l’Etang-Salé, à Bois-Nèfles Coco Saint-Louis, les Trois-Mares au Tampon, dans les Villes et quartiers : dans les hauts de Petit-île, Saint-Joseph, et Sainte-Rose.
C’est en 1980 que le moringue trouve sa place dans la société réunionnaise : Jean-René Dreinaza (ancien champion d’Europe de Boxe Française) permet la mise en place de structures pouvant accueillir les moringueurs dans leur pratique. C’est aussi à cette époque que le moringue est reconnu comme un sport par le Ministère de la Jeunesse (1996). Dès lors, le moringue se codifie : des règles sont créées (port d’une tenue blanche, les mouvements techniques sont proche, celle de nos cousins capoiera brésilienne, rythmé par les sons de tambours et associant les techniques accrobatiques ).
Aujourd’hui, le moringue «traditionnel» (tel qu’il était pratiqué par les esclaves) a évolué. Il s’est modernisé et s’est inspiré de différentes techniques (africaines, malgaches, et brésiliennes). Mis à l’honneur lors de la Fét Kaf’ (fête de l’abolition de l’esclavage célébrée le 20 décembre), le moringue est notamment enseigné dans des Ecoles et Associations Réunionnaises. Pour en savoir plus à ce sujet, nous sommes allés à la rencontre de deux d’entre elles.
